Connais-tu la particularité du mot “oiseau” ?
Dans la langue française, il est le mot le plus court contenant la totalité des voyelles (si l’on excepte le “y” qui a un statut un peu particulier).
On peut donc être très petit, pas très impressionnant, et pourtant porter en soi tout ce qu’il faut pour rendre intelligible la totalité du langage.
Mais là où la chose devient vraiment intéressante…
C’est que si tu ajoutes un “x”, le mot “oiseaux” (au pluriel, donc) devient cette fois le mot le plus long dans lequel aucune lettre n’est prononcée sur sa valeur phonétique.
Dans “oiseaux”, on n’entend pas le son [o], ni le son [i], ni le son [s], etc.
Cauchemar des non-francophones tentant désespérément de comprendre quelque chose à la langue de Molière, “oiseaux” est une illustration du travail d’équipe.
J’aime y voir même une allégorie de l’Église.
L’un amène son [o], l’autre amène son [i], … et, si chacun prend convenablement sa place, ils construisent tous ensemble un projet commun pour former quelque chose qui les dépasse.
Nul ne se renie : le [s] est toujours un [s], le [x] est bel et bien un [x].
Le [o] et le [i] doivent décider d’unir leurs forces intrinsèques pour produire la sonorité [wa] qu’aucune lettre ne sait réaliser seule.
Le [s] a besoin d’être entouré de deux voyelles (ici le [i] et le [e]) pour produire le nouveau son [z]. Tout comme lorsqu’une personne arrive à devenir meilleure lorsqu’elle est placée dans un environnement favorable (n’est-ce pas aussi le rôle de l’Église que de nous amener à prendre soin les uns des autres ?)
Le [e], le [a] et le [u], ont besoin de travailler de concert, et dans cet ordre, pour former le son nouveau [o].
Quant au [x], qui pourrait s’enorgueillir de porter la marque du pluriel, et donc de faire croître à lui seul le travail de tous les autres, il doit auditivement s’effacer pour accomplir sa mission multiplicatrice.
Je suis toujours un peu attristé quand je vois que dans l’Église, des personnes se mettent en avant pour elles-mêmes.
L’Église n’appartient pas à Monsieur O ou à Madame E.
L’Église, elle appartient à Dieu.
Ce qui nous appartient à nous, c’est de prendre notre place au bon endroit, entouré des bonnes personnes.
Certains, comme le [o], peuvent être mis en avant, et ce n’est pas un problème s’ils sont authentiquement au service du collectif.
Cela impliquera peut-être que nous perdions notre sonorité habituelle. Peut-être même que l’on ne nous entendra pas, tel ce [x].
Mais je crois qu’en nous plaçant ensemble, Dieu donne naissance à des choses belles et nouvelles, des oiseaux capables d’aller plus haut, plus loin et plus vite qu’aucun de nous ne l’aurait fait seul.
C’est ma prière pour l’Église.
Աստված օրհնի քեզ – Asdvadz orhni kéz – Que Dieu te bénisse
