A l’église, à la maison, ou ailleurs, je chante.
Des cantiques, des chants de louange, tout ça.
Et puis en m’arrêtant sur les paroles, je me suis dit un jour : “non mais je peux pas chanter ça. C’est pas du tout ce que je vis”.
Alors je me suis tu, par honnêteté.
Je me suis privé de ces chants.
Mais m’en priver ne m’a pas aidé à me rapprocher de ce qu’annonçaient les paroles.
Un dimanche matin, debout devant mon banc d’église, j’ai réalisé quelque chose.
Ces chants pouvaient être vécus comme autant de proclamations.
Si je n’ai pas la force, pas la joie, pas le cœur, pas l’expérience pour vivre ce que je suis en train de chanter, alors je peux décider que ces chants me permettent de proclamer, de déclarer ce dont je veux être habité.
Ce n’est pas mentir ou tricher sur la réalité.
C’est anticiper la réalité, c’est influencer mon âme, c’est déclarer devant les puissances visibles et invisibles une réalité souhaitée, en croyant avec assurance qu’elle va prendre place en moi.
En les prononçant, ces paroles doivent s’imprégner en moi jusqu’à devenir une pleine réalité.
Ainsi, j’ai admis l’idée que :
Chanter, c’est proclamer soit ce que je vis, soit ce que je vise.
Alors je n’ai plus honte de dire que je suis libre du péché, même si certains péchés me retiennent encore ; que je vis en communion parfaite avec Dieu, même si je suis si souvent désobéissant(e) ; que je dépose tout à la croix, même s’il reste encore quelques fardeaux qui pèsent sur ma vie.
Je peux dire que Christ est tout pour moi, qu’il est à la première place de ma vie, que je suis prêt(e) à tout donner pour lui, même si dans les faits, je suis encore attaché(e) à des choses qui n’en valent pas la peine.
Parce que je ne chante pas forcément ce que je vis, mais ce que je vise, dans le but de parvenir demain à le vivre pleinement.
Ce qu’il convient, c’est de demeurer honnête avec soi-même, avec les autres et avec Dieu, et de ne pas se mentir.
Savoir bien faire la différence entre ce que je vis, et ce que je vise.
Constater au bout d’un moment, les yeux émerveillés, que ce que visais hier est devenu ce que je vis aujourd’hui.
Et s’apercevoir que la grâce de Dieu est passée par là, seule capable de transformer mon cœur et de l’amener plus près du sien.
Աստված օրհնի քեզ – Asdvadz orhni kéz – Que Dieu te bénisse
